Les sources de la mobilité résidentielle. Modifications intervenues sur les grandes sources de données dans l’étude des migrations

Au regard des sources traditionnelles de mesure de la mobilité résidentielle dont nous disposons en France, nous vivons un moment singulier. Les grandes sources de données se renouvellent profondément dans leur méthodologie et dans la fréquence de l’information livrée. Ainsi, le recensement est remanié drastiquement en passant du traditionnel recensement exhaustif des individus à une enquête sophistiquée annuelle par sondage. L’empilement de cinq années consécutives de collecte forme maintenant le « recensement ». L’enquête Emploi n’est plus collectée une fois par an, mais en continu avec une représentativité trimestrielle des données, malgré un échantillon divisé par deux. Le projet du nouvel échantillon démographique permanent adossé aux observations du recensement rénové va s’étoffer. Il quadruple son échantillon et intègre des données administratives issues notamment des Déclarations annuelles de données sociales (DADS) et par l’appariement (probable) avec d’autres fichiers administratifs. Les DADS renforcent aussi leurs effectifs et absorberont les informations relatives aux salariés de l’agriculture. En dehors de l’enquête Logement, qui s’améliore sans bouleversement, les sources traditionnelles d’étude de la mobilité sont donc vigoureusement modifiées ouvrant de nouvelles possibilités mais engendrant aussi des inconvénients nouveaux. Dans ce contexte, cet article se donne pour but d’examiner les différentes grandes sources permettant d’étudier les mobilités résidentielles, sous l’angle de leurs apports et de leurs faiblesses respectifs.