Agricultural enlargement of the EU under Agenda 2000 : surplus of farm labour versus surplus of farm products[[L'élargissement agricole de l'UE à l'Est : les surplus de main-d'oeuvre contre les surplus de produits agricoles]]

Selon l'Agenda 2000 de la Commission européenne, les agricultures des pays d'Europe centrale et orientale (PECO) n'obtiendraient pas, après intégration dans l'Union européenne, les paiements compensatoires liés aux baisses de prix de soutien dans l'Union européenne (UE) à 15. Ce traitement vise notamment à éviter le gonflement de leur offre excédentaire. Pourtant l'analyse comparée des situations et dynamiques du secteur dans les PECO et l'UE15 ne soutient pas globalement cette prévision. En effet, la relance agricole compétitive dans ces pays est entravée par l'aptitude des structures duales héritées du communisme, face à un chômage rural élevé, à entretenir durablement un sur-emploi agricole très sous-productif, particulièrement dans les productions animales, aux dépens de toute rentabilité nette. Cette configuration est protégée par les barrières douanières et les limitations de l'achat de terres, ainsi que par la sous-réglementation qualitative du secteur. L'abolition précoce de ces protections spécifiques au sein du Marché unique élargi entraînerait donc probablement une récession globale de ces agricultures et une détérioration de leurs échanges avec l'UE15, ainsi qu'un fort recul de l'emploi agricole. Ces tendances affecteraient principalement les productions animales, tout en impliquant l'accroissement des surplus de céréales et d'oléagineux. Des transitions post-adhésion et des politiques adéquates de développement rural, d'un genre et d'une ampleur inédits dans l'UE, pourraient en atténuer et différer les conséquences sociales.