Is It From Now Possible To Raise A Typology Of Logistic Processes In B2c?[Est-Il Desormais Possible De Dresser Une Typologie Des Processus Logistiques Du B2c ?]

La croissance du e-commerce, au sens du BtoC, se veut très dynamique en France, et ce malgré la crise économique : elle a dépassé les 20 % en 2012, année durant laquelle 32 millions de « consonautes » ont acheté pour plus de 45 milliards d'euros de produits en ligne. La prévisible stagnation, à l'horizon 2020, du nombre d'internautes ne devrait pas, a priori, altérer la progression de cette nouvelle forme de vente : l'augmentation de la fréquence moyenne des achats en ligne (2 transactions, par mois et par consonaute, aujourd'hui contre plusieurs transactions par semaine à moyen terme) devrait, en effet, avantageusement compenser la stabilité du nombre de demandeurs... Ce développement du e-commerce n'est pas sans impact sur l'organisation des chaînes logistiques : le B2C apporte, en effet, de la complexité au sein des supply chains traditionnelles, tant au niveau de la préparation des commandes que de leur livraison aux internautes, on ne peut plus diffuse. Derrière ce nouveau canal de distribution se cache en fait une multitude de processus e-logistiques. C'est à cela que nous nous sommes intéressés, dans le but d'en esquisser une typologie. Pour ce faire, nous avons du nous limiter à sept familles de produits : le textile-habillement, les jeux et jouets, les biens culturels, le floral, les produits high-tech, l'équipement de la maison ou encore l'épicerie alimentaire. Au cours de cette approche exploratoire, nous nous sommes livrés à une analyse méticuleuse des différents univers, à l'aune de leurs spécificités : nombre de références en ligne (profondeur des gammes, nombre de SKU…), articles stockés ou gérés en flux tendus, saisonnalité, diversité des tailles et poids (de l'accessoire au gros mobilier, en passant par l'électroménager), livraisons à haute valeur ajoutée (par exemple en double équipage), pilotage plus ou moins sophistiqué des retours, traçabilité… L'objectif de notre papier est de montrer qu'il n'y a pas une seule e-logistique, mais que les différentes alternatives rencontrées en B2C dépendent des secteurs de référence, c'est-à-dire de contraintes spécifiques en matière de réception, de stockage et de pilotage des flux, de préparation de commandes, de colisage et d'expédition, de transport et de livraison finale (à domicile ou sur un point de proximité), de gestion des retours et de SAV... Nous verrons, également, que dans ce contexte de grande complexité se pose assez souvent la question du développement de stratégies cross-canal (cross-channel), dans le but de favoriser les synergies entre la vente en ligne et la vente en magasins. A ce titre, nous soulignerons la réelle expertise logistique des distributeurs traditionnels via leurs réseaux de magasins.