Calmfors and Driffill revisités : analyse de l'hétérogénéité institutionnelle et macroéconomique en Europe

Aux divergences institutionnelles des marchés du travail européens s’ajoutent d’importants écarts de performance macroéconomique. Une hypothèse intéressante est celle d’une courbe en cloche reliant la centralisation des négociations salariales aux salaires réels et au chômage, proposée par Calmfors et Driffill (1988). À partir des bases de données ICTWSS et OCDE, nous identifions trois profils de marché du travail selon leur degré de centralisation et leurs performances (centralisé, intermédiaire et décentralisé). Nous agrégeons les principales composantes institutionnelles de la dispersion des pays sous forme d’un indicateur de centralisation sur lequel nous régressons le salaire réel et le taux de chômage. La courbe en cloche qui apparaît s’avère non seulement robuste, mais également pertinente pour analyser les trajectoires des pays, notamment la décentralisation allemande. Les mauvaises performances de certains pays européens, comme l’Italie, semblent liées à l’absence de choix entre deux modes de négociation opposés.