Chômage involontaire d'équilibre et asymétrie entre salariés et non-salariés : la loi de Walras restreinte

[fre] L'interprétation du chômage persistant comme révélant une coordination sur un équilibre de sous-emploi est aujourd'hui dominante parmi la profession. Ce résultat est obtenu par divers amendements aux hypothèses du modèle de base d'équilibre général. Dans ce texte, on cherche à réhabiliter un autre point de vue, celui de Keynes qui fait du chômage persistant un chômage involontaire d'équili­bre. Cette thèse n'est intelligible que si la loi de Walras ne s'applique pas. C'est effectivement le cas si l'on introduit dans le modèle de base une asymétrie entre les salariés et les non-salariés au niveau de leurs contraintes budgétaires. La loi de Walras est alors restreinte et le modèle admet un continuum d'équilibres géné­raux paramétrés par l'offre excédentaire sur le marché du travail. En outre, ces équilibres sont stables si le salaire nominal est rigide. [eng] The generally accepted explanation of persistent unemployment in our econo­mies is based on the theory of suboptimal equilibria. These equilibria are the out­come of general equilibrium theory where some market imperfections are introduced (real rigidities, asymmetry of information, etc.). In this paper, another approach is adopted where persistent unemployment is interpreted as an involun­tary unemployment equilibrium, in the spirit of Keynes. This cannot be done but by rejecting Walras's law. When budgetary constraints of wage-earners differ from those of entrepreneurs, it is possible to have a partial Walras's law. In such a model, there exists a continuum of Keynesian equilibria. Effective demand theory allows one to select an equilibrium in the continuum. These equilibria are stable if the nominal wage is rigid.