Capacité d'adaptation des systèmes d'enseignement supérieur: une perspective d'histoire institutionnelle et d'organisation industrielle

Dans cet article, nous analysons la capacité d'adaptation des systèmes d'enseignement supérieur, à savoir leur capacité à répondre aux besoins de l'économie, tant en termes de types de diplômes (variété) qu'en termes de leur qualité. Nous commençons par présenter une comparaison de l'émergence des formations académiques d'ingénierie en France, en Allemagne et au Royaume-Uni (1800-1940), afin de mettre en lumière quelques faits stylisés (comme la sous-optimalité, tant d'un système de laisser-faire, comme au Royaume-Uni que d'un système étroitement piloté par l'État comme en France, et la meilleure performance d'une forme de combinaison entre concurrence et régulation autorisée dans le cadre d'une structure plus fédérale comme celle de l'Allemagne), que nous cherchons ensuite à modéliser en recourant aux outils de l'économie industrielle et de la théorie de la localisation. Notre modèle permet l'étude d'une concurrence bi-dimensionnelle en qualité et en variété (type de curriculum) entre deux types d'institutions, la première plus ancrée dans une tradition académique, la seconde cherchant simplement à occuper une niche sur le marché. Nous cherchons à découvrir si une solution de laisser-faire fondée sur la simple concurrence des deux institutions débouche ou non sur une fourniture optimale de qualité et de variété des curriculums, en comparant cette situation à celle qui sortirait de la maximisation par un État bienveillant d'une fonction de bien-être social. Les résultats confirment certains des éléments mis en lumière par l'analyse historique.(This abstract was borrowed from another version of this item.)