L'économie métropolitaine ordinaire, un enjeu pour le pôle métropolitain de Nantes-Saint-Nazaire

L'économie métropolitaine véhicule des représentations réductrices. Etudiée au prisme de ce que l'Insee appelle les « cadres des fonctions métropolitaines », le tissu économique de ces grandes aires urbaines serait essentiellement déterminé par les activités productives à haute valeur ajoutée, mobilisant une main d'œuvre qualifiée. D'autres approches proposent de distinguer les activités dîtes productives, car elles sont exportatrices, des secteurs tournés vers la demande locale des ménages (ou activités présentielles toujours selon l'Insee). L'économie des métropoles, et les stratégies qui l'accompagnent, sont donc conditionnées par deux types d'emplois, ceux liés aux exportations mondialisées et ceux en lien avec la consommation de proximité. Dans ce travail, nous proposons de dépasser ces constructions élitistes et binaires en introduisant la notion d'« économie métropolitaine ordinaire » (EMO). Cette notion rassemble les activités qui ne sont ni entièrement tournées vers l'export, ni vraiment dédiées à la demande locale des ménages. Elle regroupe des activités de services aux entreprises simples, à faible intensité technologique, tels que le nettoyage, la gestion, une partie du BTP spécialisé, la sécurité, la logistique, etc. Ces activités résultent d'un processus d'externalisation en cascade de ce type de services par les grands donneurs d'ordre du territoire, couplée à une mutualisation menée par les entreprises, les collectivités ou les ménages.