A quoi reconnaît-on une ville internationale ? Tentative de réponse par consultation d'experts. (Méthode Delphi)

En jetant un regard sur les écrits qui concernent le thème de la ville international, on aperçoit trois séries d'interrogation qui se complètent et suggèrent une progression très classique, depuis une compréhension élémentaire des choses jusqu'à des prescriptions de politiques économiques : le pourquoi, les enjeux et le comment. Pourquoi ce thème a-t-il émergé aussi nettement à la fin des années 80 ? De nombreuses explications ont pu être avancées, qui très vraisemblablement se conjuguent : la crise des Etats, débordés dans leurs fonctions centralisées par la complexité croissante des réalités du terrain ; l'internationalisation de la production et des échanges qui s'appuie sur des réseaux dont les fonctions nodales se multiplient et se diversifient ; la mondialisation des relations financières, ou, comme le disent les anglo-saxons, leur globalisation ; et peut-être surtout, au-delà des services financiers, l'explosion des " invisibles ", qui représentent aujourd'hui plus du tiers des échanges marchands internationaux. Les enjeux de l'accès au statut de ville internationale sont encore mal connus et pourtant déjà enviés. C'est que sont généralement concernés des activités à forte valeur ajoutée, des services auxiliaires du " haut de gamme " et, plus généralement, une image, bien faite pour que soit auto-entretenu le processus de développement des activités internationales. Le comment devient alors une question bien naturelle, qui consiste à repérer les voies et moyens d'accès à cette situation enviée ou à distinguer, du moins, les initiatives qui pourraient en favoriser l'approche.