L'approvisionnement vivrier de Bangui (République Centrafricaine)

Située au cœur d'une région aux conditions climatiques favorables, Bangui, capital de la République Centrafricaine, ne semble pas, à première vue, connaître de difficultés d'approvisionnement majeures, contrairement, aux grandes capitales africaines ou aux villes sahéliennes. Cependant, les importants écarts de prix entre Bangui et les villages (avec des rapports de un à trois), montrent que la circulation des produits agricoles entraîne des coûts d'acheminement et des plus-values marchandes élevés. De ce fait, réduire les coûts d'approvisionnement en produits du cru représente des enjeux fondamentaux pour le développement du pays : - d'abord, préserver la compétitivité de la production vivrière face aux produits alimentaires importés, - ensuite, diminuer le coût de la vie des citadins ; - plus généralement, est posé le problème du partage des revenus issus du surplus agricole écoulé par la capitale. Le concept de chaîne, de transport ou d'écoulement, tel qu'il a été défini dans différents travaux permet bien de représenter la situation de l'approvisionnement. Composée de nœuds (points de rupture, échange, ou stockage) et de maillons (étapes de transport), la chaîne d'approvisionnement se fait par la mise en relation de plusieurs acteurs (le paysan, le ou les commerçants intermédiaires, le ou les transporteurs), à des moments et des lieux différents. A partir d'entretiens réalisés entre août et novembre 1991 à Bangui, auprès des acteurs intervenant dans la chaîne de transport des produits vivriers (commerçants et transporteurs essentiellement), la description et l'analyse du fonctionnement de la chaîne de transport doit permettre de mettre en évidence les principaux problèmes de l'approvisionnement vivrier, à savoir l'existence, à différentes étapes, de coûts et de marges trop importants.