Un exode urbain post-covid ?

« Exode urbain », « démétropolisation », « désaveu des capitales », « revanche des villes moyennes », « appel de la campagne », « rêve d'une maison » : les mots sont forts. La crise sanitaire du covid-19 les a installés en quelques semaines dans les articles de presse et dans les discours des acteurs de la ville. Les résultats nuancent significativement l'idée d'un départ massif des villes vers les campagnes et le rôle supposé déclencheur de la crise sanitaire du covid-19. L'analyse des projections géographiques des Français révèle une grande stabilité sur la période 2019-2021, et notamment concernant les projections allant de l'urbain vers le rural. Il est possible de noter une légère recrudescence de ce type de flux mais celle-ci s'incarne dans de petites déviations vis-à-vis de la stabilité générale. Le renforcement des pôles urbains et de leur couronne périurbaine continuent de structurer largement les dynamiques territoriales. Cependant, bien que les projections de l'urbain au rural se jouent dans de petits flux, ceux-là peuvent avoir une importance significative pour les communes de destination qui, par définition, sont peu peuplées. De quoi interpeller les politiques locales dans ces territoires, d'autant que le profil des candidats à l'exode urbain apparait diversifié et recouvre bien souvent une logique de résidence secondaire ou de bi-résidence plutôt que de résidence principale.