Stratégie des acteurs sur la scène pétrolière africaine (golfe de Guinée)

La scène pétrolière africaine, particulièrement dans l'offshore profond du golfe de Guinée, offre un condensé des nouveaux rapports de force qui s'établissent dorénavant dans l'industrie pétrolière entre, d'une part, les compagnies pétrolières internationales et les États hôtes, et, d'autre part, entre les compagnies pétrolières elles-mêmes. Dans un espace au potentiel élevé et devenu hautement concurrentiel, les acteurs historiques du développement pétrolier de la région (Shell, Chevron et TotalFinaElf), longtemps à l'abri d'une véritable concurrence dans leurs aires d'activité respectives, doivent désormais compter avec l'ambition retrouvée des nouvelles Super Majors (ExxonMobil notamment) ainsi qu'avec celle de nombreux Indépendants à la recherche d'une internationalisation de leurs activités. Plusieurs raisons expliquent cette évolution : d'une part, l'essentiel des développements se faisant maintenant dans l'offshore profond, l'assise financière et la maîtrise technologique ont remplacé l'étroitesse des liens politiques comme éléments-clés de la réussite ; dans ces conditions, le risque de marginalisation sur le long terme des acteurs de taille moyenne est important. D'autre part, l'exigence de rentabilité assignée aux grands groupes pétroliers ouvre la porte aux Indépendants poursuivant une politique de niche (champs marginaux ou matures n'intéressant plus les Majors). Cette concurrence tend à favoriser l'activité dans son ensemble et à ouvrir de nouveaux pays à l'exploration et à la production (Guinée équatoriale notamment).