Y a-t-il un phénomène d’aléa moral chez les bénéficiaires du dispositif ALD ?

Ces dix dernières années, la consommation de soins a explosé dans la majorité des pays de l'OCDE. Une partie de ces dépenses est prise en charge par le système public (Sécurité Sociale pour la France). Bien que ceci contribue à faire gonfler les dépenses publiques en santé, la progression de la consommation de soins n'est pas une tare si elle émane de besoins croissants et permet l'amélioration de l'état de santé de tout un chacun. Or, il est, d'une part, difficile d'identifier si l'accroissement de la consommation émane de besoins croissants ou d'une surconsommation et d'autre part d'évaluer l'état de santé de la population. Ainsi, l'effet causal des dépenses de santé sur l'état de santé est difficilement évaluable. Lorsqu'on regarde le cas français, à première vue, on pourrait croire qu'il existe un phénomène d'aléa moral, car la consommation des mieux assurés est plus élevée que celle des autres. Mais, ceci émane de l'essence même du système français qui assure mieux les individus les plus malades et donc les plus consommateurs. Ce n'est donc pas parce que les individus sont mieux assurés qu'ils consomment plus, mais plutôt parce qu'ils consomment plus qu'ils sont mieux assurés. En contrôlant ce phénomène, nous tenterons donc de mettre en évidence la présence (ou l'absence) d'aléa moral en France, grâce aux données de l'Enquête Santé et Protection Sociale (ESPS) de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) appariée avec l'Echantillon Permanent des Assurés Sociaux (EPAS). Notre étude se focalisera sur les individus ayant une ALD (Affection de longue durée). En s'intéressant particulièrement à cette population, nous avons des individus disposant d'une assurance quasi-complète. Pour tester l'existence d'un aléa moral, on compare grâce à un "matching" les individus toujours en ALD avec les individus qui entrent ou sortent du dispositif, puisque ces individus ont des caractéristiques plus proches que les individus n'ayant jamais eu d'ALD. voir document : https://www.academia.edu/12910473/Y_a-t-il_un_ph%C3%A9nom%C3%A8ne_d_al%C3%A9a_moral_chez_les_b%C3%A9n%C3%A9ficiaires_du_dispositif_ALD_