Le logisticien de service, un nouveau métier analysé à l’aune de la professionnalisation - le cas exemplaire d’un CHU français

La crise COVID-19, associée à la crise plus générale du système de santé qui s'en est suivie, a mis au jour l'urgence de soulager les personnels soignants et médicaux des tâches périphériques à leur cœur de métier : s'en est suivi un mouvement d'évolution du périmètre des métiers, notamment en matière de prescription et de compétences élargies (rôle des pharmaciens, Infirmières de Pratique Avancée…). C'est dans ce contexte que se développe depuis quelques mois un nouveau métier dans les hôpitaux : le logisticien de soins ou logisticiens de service (LS). Ce nouvel acteur intègre les services de soins pour assurer des tâches logistiques, auparavant dévolues aux soignants, en particulier aux cadres de santé. Comment cet acteur se positionne-t-il dans les hôpitaux ? Contribue-t-il effectivement à améliorer les conditions de travail des soignants ? Est-il un simple acteur positionné en soutien des équipes de soins pour assumer de nouvelles activités (ou des activités que personne ne veut plus assumer) ou bien répond-il à une véritable logique de professionnalisation ? Afin d'explorer ces questions, nous adoptons la méthode de l'étude de cas et analysons le cas exemplaire d'un CHU multisite. Les résultats révèlent qu'un mouvement de professionnalisation est indéniablement amorcé dans l'hôpital étudié : le périmètre du métier est établi et reconnu, les compétences et outils associés se consolident et les LS acquièrent une autonomie progressive. La qualité de vie au travail des soignants, en particulier des cadres, est largement améliorée.