Les réformes des entreprises de transport ferroviaire en Afrique Sub-Saharienne

Les entreprises de chemin de fer de l'Afrique francophone ont connu une dégradation de la situation à partir des années 80. Le nombre de voyageurs déplacés, les volumes de marchandises transportées ont stagné, voire diminué par rapport aux années précédentes. Cette détérioration de la santé des entreprises a été également manifeste sur le plan financier. Faute de moyens financiers, les programmes d'entretien de l'existant et d'investissement ont été très fortement réduits. Les facteurs explicatifs de cette situation sont nombreux et de nature différente. Exogènes pour certains, ils ont renforcé les effets négatifs de facteurs endogènes, liés à la gestion de l'entreprise. Des cercles vicieux se sont enclenchés, conduisant un grand nombre de régies à des situations intenables. Par ailleurs, sur le plan macroéconomique, les Etats ont adopté, dans le cadre des programmes d'ajustement structurel, des mesures qui visent «à restructurer l'économie et à réduire les déséquilibres financiers afin d'accroître la compétitivité de la production nationale et d'asseoir les bases d'un développement économique et social durable». Le secteur ferroviaire n'a pu rester en marge de ce mouvement de réforme de l'économie. Il s'est traduit, ou est sur le point de l'être, pour de nombreuses sociétés publiques, par un processus de désintégration verticale. Les bailleurs de fonds ont plaidé avec détermination cette séparation entre infrastructure et exploitation. Ils ont même conditionné leur financement dans un grand nombre de cas à cette option. L'analyse de cette réforme se fera à partir des principales entreprises de chemin de fer de l'Afrique francophone.