Evaluierung Im Mittelpunkt Des Grenzueberschreitenden Zusammenwirkens[L’Évaluation Au Cœur Des Dynamiques Transfrontalieres]

Les logiques de projet et les logiques de programme ne sont pas réductibles l'une à l'autre. Elles ne sont pas indépendantes, mais elles ne sont pas superposables. Les logiques de projets croisent certes les attentes des institutions, mais surtout celles des acteurs de terrain, alors que les logiques de programme traduisent essentiellement les objectifs des grandes organisations qui financent les actions, qu'il s'agisse de la Commission ou des co-financeurs nationaux. La formulation des objectifs Interreg, tels qu'ils sont actuellement énoncés par la Commission Européenne, est insuffisante et devrait donner une part plus grande à ce qui nous semble l'essentiel, en tout cas au niveau de la coopération transfrontalière : la disparition de l'effet «frontière ». La lecture attentive des textes montre qu'à aucun moment cet objectif n'est formulé clairement. Or cela conditionne beaucoup l'évaluation. On nous demande finalement d'évaluer sur des critères d'efficacité économique des programmes dont l'objectif est de faire disparaître les frontières. Il y a une distorsion entre les enjeux réels et la formulation explicite des objectifs, distorsion qui mériterait d'être levée. Il existe une forte tension entre la nécessaire extériorité de l'évaluateur, gage de son impartialité, et la nécessaire intériorité de son regard, son indispensable proximité avec les acteurs de terrain, garant de sa compréhension.