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Au cours des années quatre-vingts dix, les métropoles est-africaines ont initié un processus de privatisation d'une part croissante des services municipaux, augmentant de manière notable le rôle des entreprises privées dans la fourniture de prestations relevant initialement des autorités locales. Les services urbains les plus privilégiés sont ceux des transports en commun, des parkings, des espaces verts, des toilettes publiques ainsi que ceux du nettoyage des rues, de la collecte des déchets ou encore de l'approvisionnement en eau. Dans ces services ouverts à la privatisation, les autorités locales se révélaient de plus en plus incapables de fournir des prestations satisfaisantes, confrontées à une forte croissance urbaine et à une dégradation souvent sévère de leurs budgets et capacités techniques. Le secteur des déchets a été l'objet dans les années 1990 d'un processus de privatisation à Nairobi comme à Dar es Salaam. Dans les deux cas, la privatisation est motivée par la profonde défaillance de la collecte réalisée par la municipalité. À la fin des années quatre-vingts, le Nairobi City Council (NCC) ne prenait en charge que 20 à 25% des déchets et le Dar es Salaam City Council (DCC) entre seulement 2 et 4%. Cependant, les modalités de la privatisation sont différentes entre les deux métropoles, notamment en raison de la variété des dynamiques municipales. Si les deux capitales ont initié le processus de manière similaire, les réticences de Nairobi à le poursuivre contrastent avec les avancées de la capitale tanzanienne. Néanmoins, les deux processus, si différents soient-ils, recèlent de sérieuses limites, la principale étant le caractère discriminatoire des privatisations. D ans un premier temps, les deux municipalités ont initié un processus de privatisation via l'octroi d'une licence à une entreprise privée du monopole de la collecte des déchets mais uniquement sur une zone déterminée, le centre-ville. Dès 1994 à Dar es Salaam, le DCC opte ainsi pour un contrat de franchise avec la société Africa Multinet Company Ltd pour le nettoyage de dix zones du centre-ville et l'acheminement des déchets vers le site de Vingunguti. C'est également le cas à Nairobi, en 1997, où le NCC signe un contrat de gestion avec la Kenya Refuse Handlers pour le nettoyage quotidien des rues, routes, trottoirs et marchés du Central Business District, ainsi que l'acheminement journalier des déchets vers le site de Dandora. Dans le cas de Nairobi, les autorités optent pour le moins contraignant des types de privatisation, le contrat de gestion, puisque la collecte des impôts reste une prérogative municipale. Le NCC continue de prélever directement les taxes sur les usagers et rétribue lui-même la compagnie privée. Inversement, à Dar es Salaam, le contrat de franchise permet à l'entreprise privée de collecter elle-même les taxes, les Refuse Collection Charges (RCC), auprès des usagers mais également auprès du DCC pour la collecte dans les établissements et lieux publics. En parallèle, l'entreprise privée doit verser à la Mairie les Refuse Disposal Char ges (RDC)
Suggested Citation
Mathieu Mérino, 2003.
"La privatisation des services municipaux en Afrique de l'Est Le cas de la collecte des déchets à Nairobi et Dar es Salaam,"
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halshs-01211362, HAL.
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