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La réflexion que nous avons entreprise situe en son cœur la question de l'institution. Il ne s'agit pas ici de se servir de ce terme comme le font les économistes adeptes de la New Institutional Economics pour ajouter un peu de supplément sociopolitique mal fondé à la froide logique économique, en un temps où le déclin du marxisme semble condamner les économistes à ne pouvoir discourir sur la totalité du social. Il ne nous semble pas fécond de se servir de l'idée de " coût de transaction ", ou de " règles " dont le contenu serait indifféremment applicable des micro-niveaux ou macro-niveaux : cela nous semble appauvrir la notion de politique, dont l'introduction au sein de nos réflexions nous apparaît fondamental. Dissoudre, dans un discours vague, cette notion de politique, en pensant l'entreprise comme " institution " par exemple, revient à penser le monde de la production sur un mode " néoféodal " où l'indistinction du politique et de l'économique est aussi inquiétante que totale. En réalité, c'est parce que l'Etat, en tant qu'incarnation de la communauté politique, a le monopole de l'exercice de la souveraineté qu'il peut déterminer les bornes de l'effectivité des pouvoirs privés et ainsi les modi operandi de la subordination des salariés aux propriétaires des capitaux. Loin de ces tentatives, trop empreintes d'un déterminisme économique discutable pour être universalisables, nous avons voulu revenir ce qui fonde d'abord l'institution en son principe, c'est-à-dire comme un ensemble d'actes et de décisions politiques constitutifs d'une existence et d'un devenir social. Plus communément, les " institutions " incarnent un projet humain, en ce que celles-là sont des médiations entre le politique et l'économique. Le cas de la monnaie unique européenne est d'ailleurs une belle illustration du caractère institutionnel de la monnaie. Mais la monnaie n'est jamais souveraine et l'on aurait tort de penser que la difficile représentation du peuple qui est propre aux actuelles démocraties parlementaires doive nous conduire à liquider la figure du peuple souverain - même s'il est vrai que l'émergence d'un capitalisme aux ambitions planétaires semble donner du corps à l'idée de cette dissolution de la souveraineté - mais quel corps ? selon quelle politique, quelles orientations économiques ? C'est ce que nous avons éclairci en quelques points.
Suggested Citation
Jérôme Maucourant & Frédéric Neyrat, 2001.
"La communauté politique contre le néocapitalisme,"
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halshs-01018848, HAL.
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