Le statut public ou privé des partenaires de coopérations en recherche et développement

Le point de départ de cette recherche repose sur un constat : les partenariats asymétriques entre grandes et petites firmes ne constituent plus la modalité unique de coopération en recherche et développement dans le secteur des Sciences du Vivant et les stratégies partenariales mêlent aujourd'hui indifféremment entreprises et établissements scientifiques de recherche. Dans ce contexte, cet article se propose de comparer les coopérations en recherche et développement conclues par les firmes européennes de biotechnologie selon qu'elles impliquent ou non un organisme public de recherche. Il contribue ainsi à une meilleure connaissance théorique et empirique des rapprochements inter-organisationnels en même temps qu'il pose le problème du statut public ou privé des acteurs prenant part à de telles opérations. Deux hypothèses alternatives sont formulées afin d'envisager le caractère éventuellement discriminant du statut des partenaires sur l'efficacité de ces collaborations en R&D. Elles sont testées sur un échantillon de 411 partenariats conclus par 239 firmes européennes de biotechnologie. Il ressort de l'étude empirique que malgré quelques spécificités, les coopérations entre entreprises et celles impliquant au moins un organisme public de recherche sont en définitive assez similaires en termes d'efficacité. En remettant en cause le caractère discriminant de la catégorie institutionnelle d'appartenance des partenaires, cette communication plaide, finalement, en faveur d'une approche commune de ces deux catégories d'accords et en appelle à l'établissement de typologies alternatives.