Métropolisation et ségrégation

La concentration des acticités et de la population dans des métropoles toujours plus vastes semble encore une caractéristique essentielle du processus de métropolisation, comme l'ont montré ou suggéré nombre de travaux portant sur différentes échelles spatiales (Fujita, 1994 ; Krugman, 1995 ; Arthur, 1995 ; Lacour, Puissant, 1999). Cette concentration privilégie toujours le niveau le plus élevé de la hiérarchie urbaine, qui continue ainsi à se développer. Au sein de ces agglomérations, le centre historique garde un rôle important et la concentration se fait également en des espaces privilégiés, au centre mais également ailleurs (étalement urbain sélectif), en particulier sur des pôles périphériques bien situés le long des axes de transport, très stables dans le temps et qui ne cessent de gagner des emplois (Aguilera et Mignot, 2003). Nous détaillerons pas ici ces tendances à la concentration et à l'étalement urbain déjà analysées dans nombre de travaux.Par contre, il nous semble important d'insister sur la croissance des écarts entre les populations et les lieux privilégiés du développement économique d'une part, et les populations et les territoires qui en sont exclus d'autre part. Cette croissance des écarts peut être mise en évidence à toutes échelles spatiales, que ce soit en termes de comparaisons entre pays ou au sein d'espaces intra-urbains.