Sur le chemin de la néomanagérialisation de l’Université par les appels à projets, réactions des agent·es : entre volonté de conserver ses pratiques et réforme pragmatique

Cette communication s'inscrit dans le cadre d'un post-doctorat dans une Université lauréate de trois appels à projets PIA (programme d'investissement d'avenirs) : nouveaux cursus universitaires (NCU), territoires d'innovation pédagogique (TIP), approches par compétences (APC). Les appels à projets, conformément aux codes du NPM s'organisent autour de plusieurs enjeux : un diagnostic de terrain, une gouvernance clairement identifiée, des indicateurs de suivi précis, une évaluation (Le Bianic, 2011). Ces projets demandent un changement organisationnel et par conséquent, un changement des pratiques des individus qui les portent et les appliquent. Ces changements sont menés afin de correspondre davantage à la dynamique du NPM en termes de gestion de l'action publique. Cette modification structurelle du fonctionnement de l'Université va ainsi de pair avec une certaine conduite du changement au niveau des pratiques individuelles. Elle est impulsée par les dirigeant·es des universités, ainsi que par les personnes qui répondent aux AAP. Cette évolution se positionne dans une perspective de néomanagérialisation de l'action publique (Bezès, 2008). Nous nous appuyons sur l'analyse des pratiques professionnelles (Lac et al., 2010; Lameul, 2016; Pastré, 2008; Vergnaud, 2008) ainsi que sur les professionnalités (Coen & Gulfi, 2023; Fray & Picouleau, 2018) pour comprendre ces différents rapports à l'évolution du mode de travail des agent·es de la fonction publique.