Le tiers-lieu le Temps de Vivre : une SCIC à la recherche d’une gouvernance coopérative

Sans doute parce qu'elle a désormais la maturité d'une décennie derrière elle, la société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) le Temps de Vivre, projet entrepreneurial initié par l'actuelle gérante, se questionne crescendo sur sa gouvernance (ensemble des mécanismes qui déterminent la latitude managériale selon Charreaux, 1997). Nous apportons l'idée que l'attachement fort à un intérêt collectif défini dans sa raison d'être sociale génère des angles morts pour les membres de la coopérative. En effet, si le prisme coopératif suggère en première intention la considération d'un rapport apaisé et subjectif entre les acteurs, la réalité du pilotage révèle également la persistance en arrière-plan de questionnements en résonance d'un individualisme méthodologique. Quel cadre alors suggérer pour aider à repenser cette gouvernance coopérative ? Faut-il définitivement rejeter le concept traditionnel de contrat formel entre la direction et les sociétaires pour ne vouloir conseiller que la considération des rapports psychologiques ? La confrontation des théories circonstanciées à l'épreuve du terrain invitera in fine à répondre au pluriel au-delà des supposés antagonismes entre ces perspectives, l'articulation des référentiels offrant l'étendue nécessaire à une palette analytique visant à comprendre et accompagner la gouvernance d'un projet coopératif.