Pour en finir avec l’Arlésienne de la mesure de la performance publique !

Depuis de nombreuses années, le thème de la performance publique est mobilisé par les sphères à la fois politiques, administratives et académiques, de manière croissante. Pour les collectivités locales, des démarches de gestion par la performance se développent dès le début des années 2000 en participant à l'amélioration du pilotage de leurs actions. Pour l'État, c'est aussi le cas de la MAP (modernisation de l'action publique) ou de la RGPP (révision générale des politiques publiques), qui, au début des années 2010, développent la culture et les outils d'évaluation. Ces dispositifs devaient faciliter la révision des politiques publiques, les moderniser en tenant compte des évaluations et des mesures de performance produites. Pour autant, la définition précise et l'encadrement uniforme des pratiques de mesure de la performance publique font défaut, sans fondement sur un référentiel explicite et largement reconnu. Cette lacune entraîne une surdétermination résultant de la superposition de multiples propositions, souvent inadaptées du fait de leur caractère généraliste ou de leur importation du secteur privé, mais aussi indéterminée en raison des nombreuses acceptations par les différents acteurs ou encore par l'absence de compréhension de ses mécanismes. Dans un contexte professionnel et académique en demande, il apparaissait alors primordial de se pencher sur la question de la mesure la performance publique pour en finir avec une des Arlésiennes de la gestion publique. C'est l'objet de l'étude récemment publiée dans la revue Télescope qui opérationnalise la mesure globale de la performance par sa chaîne de valeur, en appliquant ce modèle au cas de la politique d'insertion des personnes en situation de handicap dans la fonction publique.