Le phénomène d’accélération de la numérisation au travail par la sur-numérisation

Cette présentation s'intéresse aux stratégies d'adaptation des agents face au phénomène de surnumérisation. A notre connaissance, le phénomène de sur-numérisation, en tant que tel, a été peu étudié. Il a été mis en évidence pour la première fois par Safar en 2019 par le terme de l'hypernumérisation. Plusieurs recherches ont néanmoins porté sur des notions connexes comme les incivilités numériques (Andersson & Pearson, 1999 ; Pearson, Andersson & Porath, 2000 ; Reio Jr & Ghosh, 2009 ; Cameron & Webster, 2011 ; Laborde, 2016 ; Cortina et al., 2017 ; Felonneau et al., 2019 ; Carayol & Laborde, 2021 ; Dupré, 2022) ; le multi-tasking (González & Mark, 2004 ; Baron, 2008, Datchary, 2011 ; Chen & Karahanna, 2018) ou encore l'infobésité (Isaac, Campoy & Kalika, 2007 ; Eppler & Mengis, 2008 ; Karr-Wisniewski & Lu, 2010 ; Sauvajol-Rialland, 2014 ; Kefi, Kalika & Saidani, 2021) ; hyper-réactivité, hyper-connexion (Jauréguiberry, 2006 ; Finchelstein, 2011 ; Felio, 2013 ; Loup, 2016 ; Granata, 2019)… Afin d'étudier les stratégies d'adaptation des salariés, le cadre théorique CMUA [Coping Model of User Adaptation] de Beaudry et Pinsonneault (2005) est mobilisé. Cinq études de cas à la Ville et Métropole de Rennes sont en cours pour étudier le sujet. Chaque étude de cas porte sur une direction (Finances, Education, Bibliothèques, Personnes Agées, Assainissement). Pour chacune des études de cas, un dispositif de méthodologie qualitative de collecte des données est mis en place. A ce stade, 7 entretiens ont été conduits pour chaque étude de cas, à l'exception de la direction Personnes Agées, faisant un total de 28 entretiens. 37 heures d'observations ont été conduites. 439 pages de documents internes ont été recueillis. Le travail de retranscription et d'analyse des données étant en cours, nous n'avons pas de résultats consolidés à ce stade.