Inégalités et gestion des algorithmes : le cas Parcoursup

L'enseignement du Supérieur est touché par deux révolutions concomitantes : le développement d'une technologie mondiale et la reforme d'un procédé institutionnel national. Le développement des algorithmes et leur accélération avec l'IA, d'un côté. Et de l'autre, la mise en place de Parcoursup pour l'orientation et la sélection lors de l'entrée dans le Supérieur. En parallèle, le nombre d'étudiants ne cesse d'augmenter. En outre, les ressources allouées ne suivent pas la massification d'étudiants aux caractéristiques et aux besoins hétérogènes. Depuis 2010, une baisse tendancielle de la dépense par étudiant s'observe avec de grandes disparités au niveau de la dotation des formations en fonction des disciplines. De plus, moins de 30 % des étudiants issus de familles modestes accèdent à l'enseignement supérieur, contre près de 90 % parmi les familles les plus aisées (Fack & Huilery, 2021). Les inégalités d'accès aux études supérieures et aux types de formation en fonction du niveau social restent très importantes. En s'intéressant à l'accès et à l'orientation aux études supérieures en France via Parcoursup, la hausse de l'ampleur des inégalités sociales dans l'efficience des systèmes éducatifs interpelle sur la question suivante : Quel est le rôle et l'implication de l'algorithme Parcoursup sur la décision d'orientation ? Quelles pourraient être les métarègles utilisées par l'algorithme de Parcoursup qui pourraient engendrer/renforcer/réduire des inégalités dans une population d'élèves aux caractéristiques similaires et comparables ? En d'autres termes, la construction ou la méthode de traitement de l'information contribue-t-elle à créer des inégalités d'orientation ? Quelles sont les implications éthiques liées à l'utilisation d'outils et/ou de solutions innovantes dans la formation universitaire ? Cette recherche a pour principal objet de vérifier si la construction ou la méthode de traitement de l'information via un algorithme contribue à créer/renforcer/réduire des inégalités d'orientation. Ce, dans l'optique de proposer des pistes d'amélioration du point de vue éthique, déontologique et surtout gestionnaire.