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- Mohammed Kharbouche
(PACTE - Pacte, Laboratoire de sciences sociales - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique - UGA - Université Grenoble Alpes - IEPG - Sciences Po Grenoble - Institut d'études politiques de Grenoble - UGA - Université Grenoble Alpes, IGE - Institut des Géosciences de l’Environnement - IRD - Institut de Recherche pour le Développement - INSU - CNRS - Institut national des sciences de l'Univers - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique - Fédération OSUG - Observatoire des Sciences de l'Univers de Grenoble - UGA - Université Grenoble Alpes - Grenoble INP - Institut polytechnique de Grenoble - Grenoble Institute of Technology - UGA - Université Grenoble Alpes, UGA UFR FEG - Université Grenoble Alpes - Faculté d'Économie de Grenoble - UGA - Université Grenoble Alpes)
- Antoine Blanc
- Antoine Brochet
- Yvan Renou
(PACTE - Pacte, Laboratoire de sciences sociales - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique - UGA - Université Grenoble Alpes - IEPG - Sciences Po Grenoble - Institut d'études politiques de Grenoble - UGA - Université Grenoble Alpes)
- J Blanchet
- Jean‐dominique Creutin
- Céline Lutoff
(PACTE - Pacte, Laboratoire de sciences sociales - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique - UGA - Université Grenoble Alpes - IEPG - Sciences Po Grenoble - Institut d'études politiques de Grenoble - UGA - Université Grenoble Alpes)
Abstract
L'atténuation et l'adaptation au changement climatique supposent une modification des rapports de production et de consommation de l'ensemble des parties prenantes (acteurs publics et privés) impliquées dans des processus multi-échelles qu'il s'agit de structurer selon une trajectoire soutenable (GIEC). Considérés aujourd'hui comme « too big to ignore » (Garshagen, 2020), les acteurs industriels - et particulièrement les multinationales-réseaux - sont au centre d'attentes publiques et citoyennes exigeant de leur part des inflexions comportementales et stratégiques significatives allant bien au-delà des garanties données lors des précédentes conférences internationales (« Rio + vain »; Vivien, 2013). Pour « penser global et agir local », l'échelle métropolitaine apparait incontournable : sont ainsi identifiés des marges de manœuvre et des moyens suffisants pour une diversité de protagonistes (décideurs politiques, acteurs économiques, scientifiques, collectifs citoyens…) afin de s'engager collectivement dans la spécification de réponses adaptatives spatialisées au changement climatique. Cependant, si les "mega-cities" sont parvenues à se structurer scientifiquement et politiquement (C40 et ICLEI) , les villes moyennes (entre 500 000 et 5 millions d'habitants) nécessitent plus de protection contre les extrêmes et semblent moins fédérées (Birkman et alii, 2016). Ainsi, pour ce qui concerne l'adaptation aux extrêmes d'inondations, équilibrer les choix entre tolérance au risque, financement des dommages et activité industrielle donne lieu à des processus décisionnels souvent bien délicats : prendre en considération des paramètres climatiques (d'une part) et socio-économiques (d'autre part) nécessite une adaptation pertinente, viable et proportionnée (Hall et al., 2012), source de tensions voire de conflits entre protagonistes locaux. La métropole grenobloise est traversée par deux grandes rivières (Drac et Isère) et par de nombreux torrents (le Verderet, le Sonnant, etc.) dont le fonctionnement est souvent artificiel lorsque ces derniers traversent les parties les plus urbanisées de leur parcours. A cet égard, cet écosystème montagnard est sensible au changement climatique. La simple observation du climat montre une augmentation des températures, tandis que l'évolution des précipitations semble pour le moment incertaine. D'autre part, la métropole abrite plus de 450 000 habitants répartis sur 49 communes. De plus, elle est caractérisée par l'existence d'un modèle industriel marqué par la présence d'une activité manufacturière, des nouvelles technologies et de la recherche & développement encastrés dans le territoire local et insérés dans les réseaux internationaux. Dans ce sens, l'attractivité économique du territoire semble fragilisée par le risque climatique inhérent dans le futur, nécessitant la production de connaissances utiles à l'action. S'appuyant sur une caractérisation et une étude de l'évolution des scénarios générateurs de précipitations extrêmes dans les Alpes du Nord françaises, d'un essai d'analyse des trajectoires d'adaptation des entreprises industrielles implantées à Grenoble Alpes Métropole et des travaux de diagnostics préliminaires (Lutoff C et al., 2018), nous explorons, dans le cas précis des inondations, les pistes méthodologiques d'une mise en lien d'une variabilité climatique et des données socioéconomiques. L'hypothèse centrale tient ici dans l'existence d'un niveau d'analyse où incertitude climatique et complexité de la vulnérabilité sont suffisamment contenues pour permettre d'aider à la décision. Dans cette optique, deux pistes méthodologiques sont explorées : la co-production scientifique génératrice de savoirs transdisciplinaires entre chercheurs issus de disciplines différentes (hydrologues, statisticiens, climatologues, économistes et sociologues). Parallèlement, la co-construction par et pour les acteurs de la métropole grenobloise d'un contrat hydro-social qui est considéré comme une représentation d'une gestion de risque stratifiée par la période de retour . Nous présentons, finalement, pour chacune des deux pistes les enjeux et les contraintes d'un processus de recherche fondamentale, opérationnelle et de recherche-action qui vise à formaliser le point de basculement protection-réparation en fonction de la période de retour.
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