Contrôle et autonomie : l’apport des 4 causes aristotéliciennes

Dans la civilisation occidentale, l'aspiration des collaborateurs à plus d'autonomie questionne les supérieurs hiérarchiques sur les décisions qu'ils peuvent leurs donner et la pertinence de contrôler l'usage de cette autonomie de décision. Un détour philosophique permet de ne pas opposer le contrôle à l'autonomie comme on oppose la contrainte à la liberté mais de considérer le contrôle comme le regard porté par le pouvoir hiérarchique sur la gouvernance de soi des collaborateurs. Plus ce regard aide le collaborateur à bien décider en des matières de plus en plus difficiles, plus il favorise le développement de cette gouvernance de soi : on passera des moyens aux objectifs, des objectifs aux valeurs, des valeurs à la raison d'être de l'entreprise. Il ne faut pas opposer le contrôle à l'autonomie mais décliner l'objet du contrôle en fonction du degré d'autonomie du collaborateur. Nous invitons les supérieurs hiérarchiques à ne pas considérer le contrôle comme un moyen de contrainte, le seul pouvoir qui leur resterait face à des collaborateurs rebelles, mais comme l'occasion de mettre à l'épreuve la gouvernance de soi dont les collaborateurs font preuve et de leur permettre de gagner en liberté.