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- Adrien Laurent
(DRM - Dauphine Recherches en Management - Université Paris Dauphine-PSL - PSL - Université Paris Sciences et Lettres - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique)
- Amélie Gabriagues
(DRM - Dauphine Recherches en Management - Université Paris Dauphine-PSL - PSL - Université Paris Sciences et Lettres - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique)
- Caroline Demeyère
(CERAPS - Centre d'Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales - UMR 8026 - Université de Lille - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique, CEROS - Centre d'Etudes et de Recherches sur les Organisations et la Stratégie - UPN - Université Paris Nanterre)
Abstract
La conférence Anthropocène et Organisation « Pratiques de travail et outils de gestion dans l'Anthropocène. Une nouvelle praxis pour des habitabilités futures » aura lieu à l'ESC Clermont Business School les 19, 20 et 21 juin 2024. En amont de l'événement, l'ESC Clermont BS, le laboratoire ClerMA et l'Université Clermont Auvergne publient un appel à contribution pour un numéro spécial de la Revue de l'Organisation Responsable.Au-delà des récits de l'Anthropocène, ou de ses alternatives désirables, comment rendre compte de la pluralité des prises matérielles et des réponses sensibles qui émergent ? Depuis les situations de travail où ces bouleversements se donnent à voir au-delà de toute optique « solutionniste », il s'agit d'accueillir et de qualifier ces troubles : à quelles pratiques de travail, quels apprentissages, quelles remises en cause d'instruments de gestion échoués, quelles pratiques épistémiques renouvelées ou alternatives ? De quelles manières les pratiques de gestion s'en trouvent-elles déplacées, vers d'autres trajectoires et contribuent-elles à forger des capacités de réponse ?L'Anthropocène s'est imposé depuis quelques années comme une préoccupation pour les communautés académiques en sciences sociales et plus récemment en sciences de gestion. Les contributions se multiplient, manifestant la nécessité de prendre en compte de nouvelles entités, irréversibilités et discontinuités dans le monde organisé. Enquêter sur les organisations dans l'Anthropocène appelle à dépasser une "pensée globale" (Chateauraynaud et Debaz, 2017) pour considérer des pratiques de gestion qui se laissent affecter par « l'enchevêtrement dense de malaises et d'hésitations que nous imposent les situations ‘terrestres' (worldy), sans demander à une théorie ou à un principe de définir une position ‘innocente', n'ayant pas à ‘répondre' pour ses conséquences. » (Stengers, 2014).On peut distinguer schématiquement deux façons d'appréhender les enchevêtrements entre Anthropocène et organisations : une approche latérale, où l'Anthropocène constitue un objet extérieur et contingent s'imposant aux organisations ; et une approche verticale, dans laquelle l'Anthropocène fait irruption au sein de celles-ci, affectant les conditions de possibilités mêmes des pratiques et des situations de travail (Ergene et al. 2018). Cette seconde optique suggère que les organisations et le monde organisé ont affaire à une mutation écologique inédite et profonde (Bonnet et al. 2021), nécessitant "d'apprendre à observer autrement et à poser des questions différentes qui facilitent l'imagination et la création de nouveaux modes de vie, au-delà des intérêts du marché et des préoccupations anthropocentriques" (Ergene et al., 2021).Cet appel invite donc à ne pas réduire l'Anthropocène à un ensemble de phénomènes ou à un environnement contingent perturbant les organisations – telle par exemple une crise épisodique, gérable et surmontable – mais à prendre au sérieux notre entrée dans une nouvelle ère géologique où n'est plus garantie la continuité de la plupart des formes de vie. L'usage du mot « Anthropocène » n'empêche pas d'inclure dans les enquêtes d'autres manières, y compris critiques, de qualifier le trouble (Capitalocène, Thanatocène, Androcène etc.). Ces mutations, dans la mesure où elles concernent l'ensemble de nos écologies matérielles et relationnelles nous demandent d'aborder autrement le devenir des organisations, leurs modes d'existence et leurs capacités à faire perdurer ou non certaines de leurs activités, en posant la question des renoncements à anticiper, autant que de leurs conditions et de leurs modalités d'accomplissement.
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