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- Mateo Cordier
(CEARC - Cultures, Environnements, Arctique, Représentations, Climat - UVSQ - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique, UVSQ - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Université Paris-Saclay)
Abstract
Cette conférence soulève la question suivante : jusqu'à présent, les problèmes écologiques ont-ils diminué ? Si oui, est-ce grâce aux technologies propres et sinon, quelle est la solution ? Plusieurs signes semblent montrer que tout va bien. Par exemple, le trou dans la couche d'ozone diminue, la transition énergétique progresse, les voitures émettent de moins en moins de CO2 par km parcouru, le protocole de Kyoto a contribué à réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays à hauts revenus, on nettoie les débris plastiques dans les océans, etc. Mais si on regarde en détail, tout va-t-il si bien ? Le trou dans la couche d'ozone diminue certes, mais les CFC responsables de ce trou ont été remplacés par les HFC, un gaz à effet de serre au pouvoir réchauffant très puissant. La transition énergétique avance, oui, mais vers quoi ? Vers les énergies renouvelables, or celles-ci reposent sur des générateurs électriques (dans une éolienne, le vent fait tourner un générateur électrique qui produit ainsi de l'électricité). Or un générateur électrique comporte un aimant, qui de nos jours, est composé de terres rares comme le néodyme afin de réduire leur taille et leur poids. La technique d'extraction des terres rares consiste à décaper la terre végétale pour atteindre le minerai plus en profondeur. Après excavation, vient le broyage en fine poudre, puis la séparation des éléments à l'aide d'acides puissants. Ces substances chimiques finissent par s'infiltrer dans le sol jusqu'aux ruisseaux et aux rivières. Nous sommes en train de remplacer le problème des émissions de CO2 liées aux énergies fossiles par deux autres problèmes : (i) la destruction des écosystèmes autour des mines de terres rares et (ii) l'émission de composants toxiques dangereux pour la santé des habitants des villes et villages alentours. Quant aux voitures, émettent-elles réellement moins de CO2 ? Par km parcouru, oui. Mais le problème c'est que l'on parcourt de plus en plus de km et qu'au final les émissions totales du parc automobile en France (et ailleurs) finissent par augmenter. C'est l'effet rebond, phénomène bien connu en économie écologique. Le protocole de Kyoto a-t-il réellement réduit les gaz à effet de serre ? Non, les émissions n'ont pas diminué car sur les 196 pays ayant signé le protocole de Kyoto, seuls 37 pays industrialisés se sont engagés à réduire leurs émissions (sans compter les délocalisations d'entreprises polluantes des pays riches vers les pays pauvres, la non-participation des États-Unis, le Canada qui s'est retiré en 2011, la Chine qui a ratifié mais n'avait pas d'objectif de réduction contraignant, etc.). Et les plastiques, si on les nettoie dans les océans, cela ne concerne que les plastiques flottants, pas l'immense quantité de plastiques flottant à différents niveaux de profondeur, déposés sur les fonds marins ou échoués sur les plages. Si les technologies n'ont pas apporté une solution suffisante pour résoudre ces problèmes écologiques, quelle est la solution ? C'est la réponse à laquelle cette conférence tente de répondre.
Suggested Citation
Mateo Cordier, 2019.
"Les Technologies Sauveront-Elles La Planète ?,"
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