Integrative selforganizing to adress the paradoxes of transition governance towards circular economy[Autoorganisation intégrative comme réponse aux paradoxes de gouvernance de transition vers une économie circulaire ?]

Cette communication montre comment une instance gouvernementale en charge de la transition de son territoire vers une économie circulaire (EC) appréhende les paradoxes d'une gouvernance de transition vers une société durable. Elle constate d'abord le peu de connaissances établies sur la gouvernance de transition d'un territoire vers une EC (TTVEC), limitées à l'expérience de l'écologie industrielle et territoriale. Pour la compléter, elle synthétise le regard sur la gouvernance des littératures sur le management de transition et l'autoorganisation. Ces littératures encore exploratoires mettent en évidence trois paradoxes : une transition orchestrée par le régime qui la soutient mais lui résiste, une gouvernance de transition spontanée, imprévisible et non planifiable et une piste de gouvernance par l'auto-organisation. La recherche vise à comprendre comment une instance gouvernementale, en charge de la TTVEC, adresse ces paradoxes. Elle est menée en recherche accompagnement, étudiant un cas français de concertation et lancement de mise en oeuvre d'un plan régional d'action en faveur de l'EC. Les résultats montrent une instance ouvrant sa gouvernance aux acteurs pour déjouer la résistance du régime, mobilisant l'intelligence collective pour planifier l'imprévisible, et tentant d'impulser un réseau autoorganisé pour engager la TTVEC. Ces efforts sont empêchés par le maintien de pouvoirs en place, par un cadre conventionnel de gestion de projet et un développement descendant de réseaux. La capacité des individus à agir sur le régime est reconnue sans être mobilisée comme fondement de l'auto-organisation. Les apports de ces résultats sont discutés en regard des thèses de résistance au changement du régime, et des littératures soutenant une transition par essence spontanée et autoorganisée. Les freins et leviers sont précisés, appelant à mobiliser la théorie Follettienne (Stout & Love, 2017) pour expérimenter des arènes et méta-gouvernances de transition, distinctes du régime (Hebinck et al., 2022).