Le bien-être au travail (BET) des collaborateurs japonais

Cette recherche est issue de plusieurs observations : le degré d'internationalisation des groupes, les effets du bien-être sur le PIB et du bien-être au travail sur la performance organisationnelle. Dans la continuité des travaux de Morin et al. (2017) en Chine, la question de l'universalité du concept de bien-être au travail (BET) reste posée. Notre ambition est de vérifier le caractère universel de sa définition (structure factorielle) et de son ressenti (profils de salariés). Pour ce faire, dans la continuité des travaux de Biétry et Creusier (2015, 2017), une étude comparative est menée entre les collaborateurs japonais et les collaborateurs américains et français. Les résultats obtenus auprès de 612 salariés japonais, par une approche centrée sur les variables puis sur les personnes, tendent à conforter l'hypothèse générale selon laquelle la conception du BET est similaire en orient et en occident tandis que son ressenti – exprimé par les profils – est partiellement contingent. En effet, des profils originaux apparaissent au Japon, dominés par a) la compatibilité des différents temps sociaux, b) par la qualité des relations aux collègues et au manager, et enfin, c) par des rapports favorables aux temps sociaux et à l'environnement matériel de travail. De ce fait, il n'est pas établi que les pratiques managériales à recommander dans les établissements employant une main-d'œuvre occidentale pour développer toutes les dimensions constitutives du BET soient efficaces dans ceux employant un personnel japonais.