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Ce chapitre examine les différentes relations que l'économie entretient avec la morale dans les écrits des économistes libéraux français de la seconde moitié du XIXe siècle. Trois manières de traiter de ces liens sont identifiées : i) l'économie est d'abord conçue comme faisant partie des sciences morales et politiques : elle est « « science morale », par opposition à la conception britannique qui en fait une science de la richesse. ii) les comportements conformes à la morale publique sont ensuite considérés comme une condition nécessaire à la croissance économique : rejetant la thèse de Mandeville, les économistes français considèrent que la pratique de la vertu – du moins de certaines vertus – d'une part, conduit l'individu à travailler et épargner et d'autre part, forme la base d'un environnement propice au développement de la production et des échanges. iii) enfin, l'accroissement de la richesse est censé favoriser les bonnes mœurs : on trouve ici une des caractéristiques de l'école que forment les économistes libéraux français, l'optimisme, qui se traduit par la croyance dans les effets bénéfiques du développement économique. Si l'établissement de tels liens constitue pour ces économistes une réponse aux multiples critiques qui sont alors adressées à l'économie, ils impliquent également un refus de la nouvelle manière de concevoir la science économique qu'initient à la même époque les tenants de la « Révolution marginaliste » : celle-ci propose en effet un nouveau cadre d'analyse, qui se traduit notamment par une représentation du comportement individuel réduite à quelques axiomes simples de portée universelle et par l'exclusion des considérations morales de son champ. Au contraire, les libéraux français admettent une conception ancienne, qui s'inscrit dans la continuité de la philosophie des Lumières et des physiocrates. Pourtant, la manière dont ils analysent les relations entre la morale et l'économie soulève de nombreuses difficultés. Ils se heurtent par exemple à l'opposition entre la morale et la richesse lorsqu'ils abordent la question de la charité ou celle du travail des femmes. Bien qu'étant, pour la plupart, conscients de ces difficultés, ils sont impuissants à les résoudre, sauf à conclure à la subordination de l'économie à la morale.
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