L’évolution des facilités du FMI pour les pays pauvres

Le Conseil d'administration du FMI a approuvé le 22 juillet 2021, une réforme de ses modalités de soutien aux pays pauvres. Cette réforme a notamment consisté à relever, voire en cas exceptionnel à supprimer les limites d'accès aux financements offerts par le FMI aux pays pauvres. Elle constitue une étape supplémentaire dans l'évolution de l'action du FMI dans ces pays, caractérisée par deux objectifs principaux. Le premier objectif a été d'adapter les objectifs et les conditionnalités des programmes du FMI aux vulnérabilités propres de ces pays, dans le respect des limites de son mandat, ce qui s'est notamment traduit, en 1999, par la transformation de la facilité d'ajustement structurel renforcée en facilité pour la croissance et la réduction de la pauvreté. Le second objectif, qui est central dans les périodes de crise comme celle de la crise Covid, est d'apporter une réponse plus flexible, plus rapide et mieux calibrée aux défis du financement des PFR face aux déséquilibres budgétaires et extérieurs engendrés par des chocs exogènes, mais qui ont souvent aussi une dimension structurelle1. En effet, si le FMI a pu en 2020, multiplier par plus de 10 ses concours aux pays pauvres, devenant ainsi leur premier bailleur de fond, nombre de pays avaient atteint ou étaient proches de leurs limites. Pour autant, cette réforme ne permet pas d'atteindre le bout du chemin : l'accès des PFR aux ressources du FMI est encore trop limité et la conditionnalité attachée à ces financements n'est pas assez liée au développement à long terme.