Approcher la qualité par les statistiques du commerce extérieur: enjeux et difficultés entre 1850 et 1913

Approcher la qualité par les statistiques du commerce extérieur. Enjeux et difficultés entre 1850 et 1913 Au sein de l'historiographie des XVIIe au XIXe siècle, les références à la qualité en commerce international concernent très souvent le luxe. La doctrine mercantiliste voit dans l'exportation de produits d'exception, sans équivalent à l'étranger, un autre moyen de dégager un excédent commercial synonyme d'enrichissement national. En France au XVIIe siècle, le développement des manufactures royales visaient la promotion de savoir-faire d'exception destinés en partie à rayonner au niveau mondial. Colbert, sensibilisé à l'importance de la qualité pour réussir à l'exportation, instaure des standards de qualité et des procédures pour les faire respecter 1. N. Sougy 2 montre que le négoce de produits de luxe est au coeur du commerce international du XVIe au XIXe siècle. Les marchés du luxe connectent Asie, Amériques, Afrique et Europe. A cette époque, l'origine lointaine des produits forgent un imaginaire d'exotisme et un désir de consommation. Pour l'Angleterre, Berg 3 souligne le rôle du commerce d'articles de luxe dans la révolution industrielle. Des réputations de qualité s'établissent à l'échelle des pays, des régions et des manufactures. Celles des verriers vénitiens qui longtemps associent qualité et innovation, celles des porcelainiers Chinois de Jingdezhen dépositaires de savoir-faire ancestraux, celles des eaux-de-vie de Cognac à la large palette aromatique 4 , celle de l'horlogerie suisse précise et fiable 5 au XIXe siècle, celles des produits allemands-résistants et performants sur la durée-à partir des années 1880 6 .