Author
Listed:
- Céline Antonin
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Christophe Blot
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Magali Dauvin
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Bruno Ducoudre
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Amel Falah
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Sabine Le Bayon
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Pierre Madec
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Catherine Mathieu
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Hervé Péléraux
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Mathieu Plane
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Christine Rifflart
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Raul Sampognaro
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
- Nicolas Yol
(OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po)
Abstract
Entre la fin de l'année 2017 et la fin de l'année 2018, le glissement annuel du PIB des principales économies est passé de 3,5 à 3 %. Toutes les zones, à l'exception des États-Unis, ont enregistré une baisse de leur croissance. Ce ralentissement résulte à la fois de facteurs globaux – tensions commerciales, diminution de la croissance chinoise, intégration des nouvelles normes dans le secteur automobile – et d'éléments propres à certains pays – aléas climatiques en Allemagne et au Japon, hausse des taux souverains en Italie et contestation sociale en France. En 2019, les causes du ralentissement pèseraient encore sur l'activité par des effets d'acquis négatifs. La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis prendrait fin et la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ne se ferait pas sans accord. La croissance sera soutenue par une relance budgétaire désordonnée tandis que la normalisation de la politique monétaire sera décalée. Le ralentissement de l'activité serait néanmoins significatif avec une croissance mondiale qui convergerait vers 3 % en 2020. La croissance potentielle sera plus basse que dans les années 2000 en raison des tendances de productivité qui sont plus faibles et du ralentissement de la population active. La Grande Récession s'est traduite par des niveaux de dettes, notamment publique, plus élevés qu'avant la crise ce qui pose la question de la capacité de certains pays à stabiliser leur économie en cas de choc négatif sur la croissance. Avec une croissance en demi-teinte, à 1,6 %, l'année 2018 a montré les fragilités de la reprise de l'économie française. L'économie française a été affectée par la dégradation rapide de l'environnement extérieur et la mise en place de nouvelles normes dans l'automobile mais aussi par des facteurs propres, notamment le calendrier fiscal qui a pénalisé le pouvoir d'achat en début d'année, et la crise des « gilets jaunes » qui a pesé sur la dynamique de consommation en fin d'année. En 2019, la croissance serait tirée par la forte augmentation du pouvoir d'achat (+2,5 %), soutenue par les mesures socio-fiscales (près de 12 milliards d'euros) et la hausse significative du salaire réel avec la prime exceptionnelle et le ralentissement de l'inflation. La consommation serait dynamique (+1,6 %) mais augmenterait moins que le revenu, dans un contexte marqué par de nombreuses incertitudes entourant à la fois la crise sociale et l'issue du Grand débat. Le taux d'épargne s'établirait à 15,1 % en 2019, soit 0,9 point de plus que la moyenne 2013-2018. Avec une rentabilité du capital élevée, des conditions de financement favorables, un haut niveau de taux d'utilisation et un rebond attendu de la consommation, l'investissement des entreprises resterait bien orienté en 2019 (+3 %). Ce n'est pas le cas de l'investissement des ménages qui diminuerait légèrement sur cette même période (-0,2 %). Marquée par le ralentissement de la demande mondiale (qui pourrait être amplifié en cas de hard Brexit ou de remontée des tensions commerciales), la croissance des exportations françaises continuerait de ralentir en 2019. La relance budgétaire ciblée sur les classes moyennes conduirait à soutenir la consommation domestique mais également les importations (environ 25 % du supplément de revenu). Au final, soutenu par une demande intérieure en accélération, le PIB augmenterait en moyenne de 1,5 % en 2019 malgré une contribution négative du commerce extérieur. Avec une croissance du PIB de 1,4 %, l'année 2020 serait celle du retour progressif vers la croissance potentielle. Bien que la croissance de la consommation des ménages résisterait en 2020 (+1,6 %), bénéficiant avec un décalage du redressement du pouvoir d'achat, la demande adressée à la France resterait atone. En 2021, avec une politique budgétaire restrictive et une remontée attendue de l'euro, la croissance française évoluerait comme la croissance potentielle, à 1,2 %. Ce scénario est bien sûr dépendant de certains arbitrages qui sont pour le moment inconnus (réforme complète de la taxe d'habitation, mesures du Grand Débat). Les créations d'emplois connaîtraient une croissance moins soutenue que sur la période 2017-2018. Le marché du travail sera marqué par la transformation du CICE en baisse de cotisations sociales et allègements au niveau du SMIC et par la défiscalisation des heures supplémentaires. Le taux de chômage passerait de 8,8 % actuellement à 8,7 % fin 2019, 8,5 % fin 2020 et 8,4 % fin 2021. En 2019, la politique budgétaire nationale soutiendra la croissance à hauteur de 0,5 point de PIB, dont 0,3 point lié aux mesures de la Loi d'urgences. Avec la transformation du CICE, le déficit rebondira à 3,1 % du PIB, puis 2 % en 2020 et 1,5 % en 2021. Mais, à partir de 2020 la trajectoire budgétaire dépendra des décisions qui seront prises à l'issue du « Grand Débat National ».
Suggested Citation
Céline Antonin & Christophe Blot & Magali Dauvin & Bruno Ducoudre & Amel Falah & Sabine Le Bayon & Pierre Madec & Catherine Mathieu & Hervé Péléraux & Mathieu Plane & Christine Rifflart & Raul Sampogn, 2019.
"Perspectives économiques 2019-2021,"
Post-Print
hal-03403557, HAL.
Handle:
RePEc:hal:journl:hal-03403557
Note: View the original document on HAL open archive server: https://sciencespo.hal.science/hal-03403557
Download full text from publisher
Other versions of this item:
Corrections
All material on this site has been provided by the respective publishers and authors. You can help correct errors and omissions. When requesting a correction, please mention this item's handle: RePEc:hal:journl:hal-03403557. See general information about how to correct material in RePEc.
If you have authored this item and are not yet registered with RePEc, we encourage you to do it here. This allows to link your profile to this item. It also allows you to accept potential citations to this item that we are uncertain about.
We have no bibliographic references for this item. You can help adding them by using this form .
If you know of missing items citing this one, you can help us creating those links by adding the relevant references in the same way as above, for each refering item. If you are a registered author of this item, you may also want to check the "citations" tab in your RePEc Author Service profile, as there may be some citations waiting for confirmation.
For technical questions regarding this item, or to correct its authors, title, abstract, bibliographic or download information, contact: CCSD (email available below). General contact details of provider: https://hal.archives-ouvertes.fr/ .
Please note that corrections may take a couple of weeks to filter through
the various RePEc services.