Les réseaux de bien-être au travail : vers une nouvelle compréhension du concept ?

En étudiant les données longitudinales de la "Framingham Heart Study", Fowler, et Christakis (2008) en ont déduit que si les amis de nos amis, ou même les amis d'amis de nos amis sont heureux alors nous sommes plus susceptibles de devenir heureux. Et si finalement le bien-être au travail de certains salariés faisait le bien-être des autres? Au vu des recherches actuelles dans plusieurs disciplines et des transformations sociales et organisationnelles, se décentrer d'explications individualistes, essentialistes et atomistiques vers des compréhensions plus relationnelles, contextuelles et systémiques apparaît opportun (Borgatti et Foster, 2003). Telle est l'ambition de notre étude sur le bien-être au travail. À l'heure de la crise sanitaire que nous vivons depuis plus d'un an, qui a distendu fortement les liens sociaux et augmenté les fragilités psychologiques, le retour des salariés dans la sphère professionnelle doit être anticipé et préparé. Au travers d'une littérature scientifique pluridisciplinaire et de la confrontation entre les réseaux et les profils de bien-être au travail, notre objectif est de visualiser des clusters de bien-être au travail afin d'appréhender un "bien-être collectif". Les hypothèses de départ sont que les proximités (spatiale, de statut, de valeur) favoriseront la constitution de clusters entre les profils les plus semblables. À l'issu de notre étude de terrain, nous constatons que suivant le type de réseaux, le principe de proximité permet ou non d'expliquer les relations entre les profils de bien-être au travail.