L'émergence des groupes industriels

Crées pour la plupart au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les entreprises agroalimentaires bretonnes étaient jusqu'à une période récente des entreprises familiales. Cette situation a fortement évolué au cours de la dernière décennie à la faveur des successions, des restructurations et des besoins croissants en capitaux. Complémentaire de la croissance interne, la croissance externe a été largement pratiquée. Dans 85% des cas, il s'agissait d'opérations financières et dans 15%, de la mise en place de partenariats, d'accords commerciaux, d'associations diverses. L'étude décrit ces restructurations et met en évidence des résultats économiques contrastés. Si la croissance de la valeur ajoutée (90% de 1983 à 1993 contre 64% au niveau national) a suivi celle du chiffre d'affaires, en revanche le taux de valeur ajoutée n'a guère progressé et s'établit, en 1993, à 12,8% contre 19,2% pour l'ensemble du pays. Quel que soit le critère de rentabilité retenu (excédent brut d'exploitation, profit brut courant avant impôt, résultat net), on constate, au cours de la deuxième phase de la décennie 1983-1993, une dégradation des performances économiques supérieure à celle que l'on observe au niveau national au cours de la même période. Ces moyennes masquent toutefois une grande diversité des résultats individuels.