Repenser l’intégration socioéconomique des pieds-noirs en France à l’aide des données de l’Échantillon Démographique Permanent de l’INSEE

En 1962, l’accession de l’Algérie à l’indépendance a entrainé le départ massif vers la métropole des Français qui y étaient installés. Or, bien que leur arrivée remonte désormais à plus de cinquante ans, on ne dispose toujours pas d’études approfondies sur le parcours de ces migrants. Les travaux qui leurs sont consacrés sont circonscrits dans le temps n’excédant pas la période dite des Trente Glorieuses. Dans cette borne temporelle, les chercheurs estiment qu’après avoir surmonté les premières difficultés de l’installation, l’intégration des pieds-noirs a été un succès. Après avoir brièvement expliqué pourquoi l’étude du devenir des rapatriés d’Algérie a longtemps été limitée dans le temps, le présent document cherche à montrer en quoi et comment l’approche longitudinale permet de revisiter la perception que l’on se fait et que les pieds-noirs eux-mêmes se font de leur itinéraire en France métropolitaine entre 1968 et 1999. Pour ce faire, elle présente des résultats issus de l’exploitation croisée de récits de vie et de l’Échantillon Démographique Permanent de l’INSEE (EDP). À l’aide de cet important panel, c’est à la fois le rythme, les facteurs explicatifs et le caractère a priori réussi et irréversible de l’intégration des rapatriés d’Algérie qui sont interrogés. En conséquence, à terme, la recherche présente les transformations que les données de panel permettent d’opérer, dans le cas des pieds-noirs, sur la notion d’intégration sociale.