Author
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- Adenot, C.
- Avisoa, E.
- Ginefri, S.
- Guilmo, J.
- Point, E.
Abstract
En 2016, les banques françaises affichent des performances qui demeurent solides dans un environnement marqué par une lente amélioration des perspectives économiques mais des taux d’intérêt toujours très bas et une volatilité accrue sur les marchés reflétant notamment la résurgence de risques politiques ; elles se comparent ainsi favorablement à leurs principales concurrentes européennes : • Atteignant 145,7 milliards d’euros, le produit net bancaire s’est inscrit en très léger repli par rapport à 2015 (-0,3%) ; la diminution est en revanche particulièrement marquée dans la banque de détail en France (-3,3%) où la hausse des volumes de crédits n’a pas permis de contrebalancer les conséquences de l’environnement de taux bas, alors que la plupart des banques ont également pâti d’un repli des commissions ; seules les activités d’assurance et les services financiers spécialisés ont manifesté un certain dynamisme en 2016, tandis que la banque de financement et d’investissement a finalement plutôt bien résisté après avoir connu un 1er semestre en fort recul ; • Les frais de gestion progressant de 1,2%, le coefficient d’exploitation s’inscrit en hausse de 1 point de pourcentage à 67,5% ; les grandes banques françaises affichent sur ce plan une situation comparable à celle de leurs principales concurrentes européennes ; • Le coût du risque global recule de façon marquée (-20% par rapport à 2015). La baisse est notable dans toutes les banques et dans l’ensemble des métiers. Les banques françaises ont en effet bénéficié d’un environnement économique plus serein à défaut d’être dynamique, y compris en banque de détail à l’international et dans les secteurs liés à l’énergie, ainsi que de provisions pour litiges plus faibles ; • La rentabilité des six banques ressort au final assez stable par rapport à 2015, avec des éléments exceptionnels et des effets comptables qui se compensent en 2016 avec une plus-value de près de 3 milliards d’euros liée à la cession de Visa Europe. Le résultat net part du groupe s’établit à 24,3 milliards d’euros contre 23,5 milliards d’euros en 2015 (+3,1%). Le rendement des actifs (0,36% en 2016 contre 0,35 % 2015) et des capitaux propres (6,5% en 2016 contre 6,7% 2015) apparaît homogène entre les banques françaises et s’inscrit dans la médiane, ou au-dessus, des performances des autres grandes banques européennes. Les grandes banques françaises poursuivent le renforcement de la qualité de leurs bilans tout en confirmant leur mise en conformité aux nouvelles exigences réglementaires : • Les banques françaises ont de nouveau réduit le poids des actifs et des passifs détenus à des fins de transaction ; à l’actif, ces évolutions se sont faites au bénéfice des comptes de trésorerie et des dépôts auprès des banques centrales, dont la progression reflète le renforcement de la situation de liquidité réglementaire, ainsi que des crédits, notamment à destination des ménages ; au passif, les dépôts de la clientèle hors établissements de crédit expliquent à eux seuls la progression du bilan ; • La qualité des actifs poursuit son amélioration, le taux d’encours dépréciés enregistrant un repli de 16 points de base à 3,93%, sous l’effet d’une hausse des encours totaux plus rapide que celle des encours dépréciés ; les banques françaises continuent d’afficher à cet égard une situation favorable par rapport à leurs concurrentes européennes ; • En dépit d’une hausse des exigences en fonds propres de 3,2 milliards d’euros tirée par l’augmentation des volumes de crédits, le ratio de solvabilité Common equity tier 1 (CET1) a de nouveau progressé de 60 points de base pour s’établir à 13,2% ; les banques françaises affichent ainsi un ratio CET1 médian supérieur de 110 points de base à la médiane des banques européennes de dimension internationale ; Malgré une situation financière qui reste donc très solide, plusieurs risques justifient cependant le maintien de la vigilance des superviseurs : • En dépit d’une remontée engagée mi-2016, l’environnement de taux bas continue de peser de façon importante sur les résultats des banques françaises, et en particulier sur ceux de la banque de détail en France et sur les grands marchés européens. Par ailleurs, en abaissant le rendement des portefeuilles de crédits à taux fixe à des niveaux très faibles, cet environnement expose les banques françaises à des risques en cas de remontée trop brutale des taux. Si la repentification progressive de la courbe observée depuis maintenant plus de six mois devrait avoir un impact positif sur la rentabilité des banques, la résurgence des risques politiques en Europe ou aux États-Unis, ne permet pas d’exclure un scénario de forte remontée des taux qui pourrait se révéler dommageable si les politiques de gestion actif-passif étaient prises en défaut dans leur phase de réajustement. L’analyse en cours de la Banque Centrale Européenne sur le risque de taux du portefeuille bancaire des grandes banques européennes devrait, de ce point de vue, apporter un éclairage précieux. • La digitalisation croissante de la relation client et l’émergence de nouveaux acteurs imposent aux banques de poursuivre l’adaptation de leur modèle d’activité, particulièrement dans la banque de détail, et de consentir d’importants investissements dans le domaine numérique. Ce risque de modèle appelle l’attention des superviseurs à plusieurs titres : une remontée des taux (cf. supra) pourrait se traduire par une réorientation des dépôts vers les acteurs non traditionnels, à structure opérationnelle légère et qui seraient en mesure de proposer des conditions de rémunération des comptes plus attractives que celle offertes par les banques à réseaux. L’adaptation de ces dernières, quoi que clairement engagée, constitue un point de vigilance alors même qu’à l’instar de leurs concurrentes européennes le niveau élevé de leurs coûts d’exploitation est fréquemment souligné. Ce besoin d’ajustement, identifié comme un risque dans la période de transition en cours, pourrait toutefois se traduire aussi en opportunités pour les groupes qui auront su anticiper les évolutions à l’œuvre. • Enfin sur le plan règlementaire, en l’absence d’accord sur la finalisation des accords dits de «Bâle III», les banques françaises restent confrontées à des incertitudes liées à l’impact des nouvelles modalités de calcul des risques de crédit, de marché et opérationnels.
Suggested Citation
Adenot, C. & Avisoa, E. & Ginefri, S. & Guilmo, J. & Point, E., 2017.
"La situation des grands groupes bancaires français à fin 2016,"
Analyse et synthèse
80, Banque de France.
Handle:
RePEc:bfr:analys:80
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