Une approche génétique de la crise

[fre] Pour essayer de prendre la mesure de la crise financière, on ne saurait s’en tenir au seul « subprime » américain. Celui-ci en a incontestablement été le détonateur mais le processus de diffusion de la crise appelle, par son ampleur et les dégâts subis, un autre type d’explication. En réalité, c’est le génome de la finance, au sens d’enchaînement des éléments du matériel génétique de la finance, qui, tout entier, s’est lui-même trouvé profondément affecté. Les excès d’une titrisation échappant à tout contrôle ont, à partir d’un certain seuil, compromis la transmission des instructions et débouché sur de véritables aberrations chromosomiques. L’analogie avec le vivant se renforce encore si l’on rapproche le mécanisme de fonctionnement et de « granularisation » du risque financier avec le cas si controversé des organismes génétiquement modifiés (OGM). On retrouve ici une proximité du risque de diffusion des pollens et des gènes avec celui de la dispersion toujours plus forte de l’aléa financier. De même en est-il pour le problème de « l’équivalence en substance ». On peut enfin penser légitimement que, pour sortir de la crise, le décryptage du génome de la finance devrait être considéré comme le préalable inéluctable de toute réforme.