Les difficultés récentes de l'économie britannique

[fre] En 1955, le rythme d'expansion accéléré des investissements dans le secteur privé et un accroissement trop rapide des stocks ont amené un déséquilibre de l'économie britannique qui s'est traduit par des pénuries de certains produits de base et de main-d'oeuvre, une tension accrue sur les prix, une augmentation de la consommation intérieure, un accroissement du déficit commercial qui a provoqué une crise des payements extérieurs. Le relèvement du loyer de l'argent, des mesures de restrictions de crédit et des mesures fiscales, en stabilisant la demande intérieure, ont amené un redressement remarquable de la balance des payements en 1956. Ce résultat a été obtenu au prix d'une réduction d'activité dans certains secteurs de l'économie, qui cependant n'a pas réussi à limiter les revendications de salaires. La crise de Suez, en juillet 1956, a provoqué des mouvements spéculatifs de capitaux et les retraits de capitaux à court terme placés à Londres se sont reflétés par une chute des réserves d'or de la zone sterling si aiguë que le Gouvernement a dû prendre certaines mesures de sauvegarde en novembre 1956 : emprunts auprès du F.M.I, et de l'Export-Import Bank, remise du payement des intérêts de l'emprunt américain. En 1957, le redressement de l'activité économique observé au cours du deuxième trimestre a amené une reprise des tensions inflationnistes et le problème des prix et des salaires se pose avec acuité. L'amélioration du commerce et des payements extérieurs s'est maintenue, mais les spéculations contre la livre se sont aggravées en août et en septembre obligeant le Gouvernement à renforcer sa politique de restrictions de crédit.