Dangers et incertitude de la «référence-or»

[fre] La nécessité d'utiliser en période d'instabilité monétaire un étalon invariant des valeurs pour répondre aux besoins de l'analyse économique a pu paraître militer en faveur d'une expression des valeurs nominales libellées en francs, en termes de « valeur-or ». . Dans les faits une telle traduction s'avère particulièrement dangereuse. Aussi bien sur le plan extérieur que sur le plan intérieur, les qualités d'invariance attribuées à l'étalon-or apparaissent a priori contestables ; elles le sont davantage lorsqu'on tient compte des conditions concrètes dans lesquelles s'effectuent les échanges. . Une série de tableaux permet de suivre l'évolution des cours de l'or en France sur les différents marchés (officiel — noir — libre), et celle des indices de prix-or (priod de gros et prix de détail) et de salaires-or, depuis 1914. . Si l'on attachait une signification objective aux résultats bruts des calculs, on serait conduit à en tirer des conclusions opposées suivant que ceux-ci sont effectués en retenant les cours officiels du métal ou les cours pratiqués au marché « noir », puis libre : en 1948-1949 par exemple, les prix-or paraissent avoir doublé depuis 1914 ou au contraire avoir diminué de moitié suivant que Von se réfère aux cours pratiqués à l'un ou l'autre des marchés. . Différents graphiques mettent en évidence « V éclatement du concept de valeur-or », à partir de 1938. * . En l'occurrence, la « correction » des valeurs nominales au moyen d'indices de prix prenant la valeur 100 à une époque de référence, semble, malgré son caractère approximatif et ses insuffisances, présenter quant à l'interprétation ultérieure des des données^ moins d'aléas et moins d'incertitudes que celle qui résulte d'une expression de ces valeurs en quantité de métal.