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en France au premier semestre 2019

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  • Vladimir AZZOPARDI
  • Anne-Gaëlle ZIMMERMANN
  • Gaëlle CAPITAINE
  • Chuon-Hong HUYNH
  • Yves PERDU
  • Frédéric AHADO

Abstract

Avertissement au lecteur : L’analyse des assureurs français au premier semestre 2019 s’appuie sur des données à fin juin 2019, qui offrent une vue partielle de la situation de solvabilité de l’ensemble du marché, en particulier pour les organismes non vie. Le premier semestre 2019, et plus particulièrement le deuxième trimestre, a connu une nouvelle baisse prononcée des taux d’intérêt, faisant passer pour la première fois le taux de l’obligation OAT 10 ans en territoire négatif (cf. Graphique 15). Ce contexte macroéconomique inédit a des conséquences directes pour les assureurs du marché français, qui ont vu leur taux de couverture du capital de solvabilité requis (CSR) baisser au cours de la période. L’érosion des rendements observée ces dernières années devrait s’accentuer compte tenu du renouvellement du portefeuille obligataire. Par ailleurs, le dynamisme et l’orientation en 2019 des flux d’assurance-vie vers les fonds euros contribuent à la dilution des rendements de l’actif. Pour autant, la structure des placements des assureurs ne montre pas de déformation au profit d’actifs plus rémunérateurs mais davantage risqués. Un premier semestre 2019 marqué par une baisse prononcée des taux d’intérêt entraînant une diminution du ratio de solvabilité des assureurs français. Le taux moyen de couverture du capital de solvabilité requis (CSR) des assureurs opérant sur le marché français est passé de 240 % à 225 %, entre fin 2018 et fin juin 2019, soit une diminution de 15 points de pourcentage sur la période (cf. Graphique 12). Cette diminution est plus marquée pour les organismes vie et mixtes, plus sensibles au contexte de taux bas, dont la solvabilité diminue de 20 points de pourcentage pour s’établir à 205 % au deuxième trimestre 2019 (cf. Graphique 13). Le niveau de solvabilité des organismes non vie est resté quant à lui quasiment inchangé : 276 % au deuxième trimestre 2019 soit - 2 points de pourcentage par rapport à fin 2018. L’accentuation de la baisse des taux d’intérêt s’est en effet répercutée sur la courbe des taux sans risque publiée par EIOPA (cf. Graphique 16), que les organismes utilisent pour l’actualisation de leurs flux futurs. Or, sous le régime prudentiel Solvabilité 2, la courbe des taux sans risque est utilisée à la fois pour l’évaluation des provisions techniques (ou Best Estimate), via l’actualisation des flux futurs entrant dans les calculs, et pour celui du capital de solvabilité requis. En conséquence, le déplacement vers le bas de la courbe des taux sans risques a un double effet de hausses concomitantes du CSR et des provisions techniques. Dans les faits, la duration du passif étant supérieure, en moyenne, à celle de l’actif, la hausse des provisions techniques n’est que partiellement compensée par l’accroissement des actifs en valeur de marché, l’actif net, et donc les fonds propres éligibles à la couverture du CSR diminuent (cf. Tableau 5). Cet effet ciseau entre numérateur et dénominateur accentue la baisse du ratio de solvabilité (taux de couverture du CSR). Toutefois, comme indiqué ci-dessus, l’analyse de la solvabilité des assureurs s’appuie sur les données fournies par les organismes assujettis aux remises trimestrielles et ne reflète que partiellement la situation de l’ensemble du marché à mi-2019 dans la mesure également où tous les organismes ne recalculent pas leur CSR chaque trimestre. Par ailleurs, la baisse des taux s’est accentuée au mois de juillet et août. Le taux de l’OAT 10 ans s’est en effet installé en territoire négatif à partir de mi-juillet pour atteindre un plus bas niveau fin août (à -0,44 %), suivi d’une légère remontée en septembre et terminant le 3ème trimestre à des niveaux proches de fin juin (-0,27 %). Malgré l’érosion progressive du rendement de leurs placements, les assureurs n’ont pas réorienté leurs portefeuilles vers des actifs plus risqués L'encours de placements des organismes d'assurance français qui s'élevait à 2 639 milliards d'euros en valeur de marché au deuxième trimestre 2019, en hausse de 3,5 % sur un an, est la principale source de revenus des assureurs vie et mixtes. Dans un contexte de baisse des taux, le remplacement des titres obligataires arrivant à échéance entraine une baisse des rendements des placements. Fin 2018, 16 % des titres obligataires avaient une maturité résiduelle inférieure à 3 ans et un taux de coupon supérieur à 3 %(cf. Graphique 11). La baisse observée entre 2013 et 2018 sur le taux moyen de rendement de l’actif (de 3,5 % à 2,7 %) risque donc de perdurer, compte tenu notamment de la baisse des revenus récurrents de source obligataire. L’accentuation de la baisse des taux renforce la compression des taux de rendement. Dans ce contexte, les assureurs vie et mixtes n’ont pas modifié leurs stratégies d’investissement, afin d’augmenter leurs revenus financiers au prix de risques accrus. L’allocation d’actifs des assureurs reste très stable, aussi bien en termes de types de placements détenus que d’allocation géographique. Les poids des obligations souveraines, des parts d’OPC et des obligations d’entreprises restent comparables, respectivement de 28 %, 28 % et 26 % des placements (cf. Graphique 9) tandis que la part d’actions se maintient à 9 %. En 2019, les flux de collecte d’assurance vie sont majoritairement orientés vers les fonds euros Après deux années de collecte nette orientée vers les unités de compte (UC), le retournement de la collecte d’assurance vie vers les supports en euros, amorcé fin 2018, se confirme et s’amplifie en 2019, après les corrections observées sur les marchés financiers fin 2018. Ainsi, fin septembre 2019, la collecte nette sur les supports en euros s’élève à 17,2 milliards d’euros, après deux années de décollecte nette (cf. Graphique 2). L’inversion du sens des arbitrages entre supports explique quasi-essentiellement la réorientation de la collecte nette vers les fonds en euros en 2019. La collecte nette sur les supports en UC diminue fortement en 2019 et s’établit à un peu moins d’1 milliard d’euros fin septembre 2019. Dans l’environnement de taux bas, l’ampleur de la collecte nette en fonds euros vient accentuer la problématique de placements de ces fonds sur des produits obligataires moins rémunérateurs, voire à rendements négatifs. Dans un contexte macroéconomique incertain l’activité d’assurance reste relativement dynamique La progression de l’activité des assureurs français se maintient au 1er semestre 2019 avec une croissance du chiffre d’affaires d’environ 3 % (+ 3,2 % pour l’activité non-vie et +3,1 % pour l’activité vie ; cf. Tableau 2), alors que la sinistralité reste stable. Le ratio combiné net non vie (hors assurance santé) continue ainsi de s’améliorer et s’établit à 95,7 % au 1er semestre 2019, en baisse de 2,6 points par rapport au 1er semestre 2018 (cf. Graphique 6).

Suggested Citation

  • Vladimir AZZOPARDI & Anne-Gaëlle ZIMMERMANN & Gaëlle CAPITAINE & Chuon-Hong HUYNH & Yves PERDU & Frédéric AHADO, 2019. "en France au premier semestre 2019," Analyse et synthèse 109, Banque de France.
  • Handle: RePEc:bfr:analys:109
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