La situation économique en Belgique

[fre] Dès la fin de 1946, l'économie belge est engagée dans une phase de haute conjoncture. La politique monétaire a réduit la pression inflationniste. Les remboursements des alliés, le solde actif de la balance du Congo, les rapatriements de capitaux ont permis d'effectuer des importations massives qui à leur tour contribuent à la reprise rapide de la production et des exportations. Sous l'action conjuguée de ces différents facteurs, un équilibre relatif est réalisé entre les liquidités monétaires et le volume des biens disponibles. L'inflation est donc jugulée et, les distorsions qui affectaient le régime des prix et des salaires s'effacent progressivement. Des déséquilibres partiels subsistent cependant. Le rééquipement du secteur public a été sacrifié à la stabilité monétaire. Les valeurs boursières sont en recul depuis le deuxième semestre 1946. Et les banques privées dont 50 à 65 % de leurs avoirs disponibles sont en quelque sorte, mobilisés par l'Etat enregistrent depuis un an une diminution du montant de leurs dépôts. Au cours de 1948 le manque de devises a contraint les clients de la Belgique à réserver leurs achats aux produits de base. Il en est résulté une chute de la production des produits finis et un accroissement du chômage qui a pris en novembre 1948 des proportions inquiétantes. Cependant, on enregistrait en septembre et octobre de la même année, une augmentation sensible de la production et des exportations. L'avenir dira si le Fonds de paiements intraeuropéen créé dans le cadre du plan Marshall permettra de redresser les exportations dé, produits finis, mais d'ores et déjà, dans le but d'enrayer le chômage, le gouvernement belge a décidé le 22 décembre 1948, d'affecter deux milliards de francs' supplémentaires à la reconstruction et au rééquipement.